Carnet de tendances

La France qui gagne des patrons patriotes

La France revient de loin.

 

Notre nation peut être fière de ses fleurons industriels publics à caractère stratégique qui :

 

  • Avaient été menacés dans leur raison d’être (à cause du Covid – AIRBUS et AIR FRANCE-KLM – ou d’une perte de savoir-faire : EDF) ;
  • Et dont le diagnostic vital avait alors pu être réservé du fait d’avions cloués au sol et de centrales à l’arrêt pour corrosion sous contrainte.

 

Dans un contexte de réindustrialisation érigée en priorité nationale, prime est donnée aux patrons de remontada : Luc RÉMONT (EDF), Guillaume FAURY (AIRBUS) et Ben SMITH (AIR FRANCE-KLM). 

 

Dans les trois cas, on a fait appel à :

 

  • Des capitaines d’industrie issus du privé ;
  • Des spécialistes qui maîtrisent leur sujet ;
  • Des ingénieurs qui appliquent des « process » industriels performants afin de gagner en productivité. 

 

Dans les trois cas de figure, c’est une méthode et un style qui ont su faire la différence. 

 

Une méthode éprouvée de savoir-faire industriel en vue de remonter en :

 

  • Compétences (EDF) ; 
  • Cadence (AIRBUS) ; 
  • Gamme (AIR FRANCE-KLM) 

et de réarmer l’entreprise dans toutes ses composantes. 

 

Un style visant à :

 

  • Épouser le temps long industriel ;
  • Maîtriser la chaîne logistique pour optimiser la production ;
  • Mobiliser leur filière en apportant un soutien fort aux sous-traitants ;
  • Développer un dialogue social de qualité ;
  • Privilégier l’interne par rapport à toute médiatisation car ces dirigeants ont bien compris que le réamorçage industriel ne pouvait se produire sans réamorçage social. 

 

Leur parole publique est discrète et rare car tel est leur tempérament de moine-soldat industriel et parce que l’heure est plus que jamais à la sobriété médiatique. Leur premier objectif n’est pas de figurer sur les plateaux de télévision ou d’intervenir dans les matinales radio ; leur tâche première est de susciter l’adhésion pour faire monter tous les salariés à bord. 

 

Ils sont issus du privé mais ils se comportent comme des grands commis de l’État avec cette belle agilité consistant à jouer, tour à tour, aux échecs (pour maîtriser la complexité et porter une vision de long terme) et au ping-pong (pour réagir aux crises et saisir les opportunités).

 

Notre récit national s’écrit aussi en cette période d’économie de guerre où on n’aura jamais autant parlé de souveraineté militaire. 

 

Dans la configuration géopolitique très tendue qui est la nôtre, la symbolique est très forte : nos industriels de Défense (DASSAULT AVIATION et Éric TRAPPIER, NAVAL GROUP et Pierre-Éric POMMELLET et THALES et Patrice CAINE) figurent très haut dans le classement de l’étude Sphère publique 2024. De fait :

 

  • Le Rafale ne s’est jamais autant vendu à travers le monde entier ;
  • Notre sous-marin Barracuda va être livré aux Pays-Bas et le Scorpène à l’Indonésie (une jolie revanche suite au camouflet du contrat des sous-marins australiens) ;
  • THALES se situe à la pointe de la Cybersécurité après avoir fait notamment l’acquisition d’IMPERVA, champion américain dans le domaine. 

 

Ce sont donc nos industriels de la Défense qui ne se contentent plus de recevoir des commandes publiques mais qui sont en passe de gagner la bataille de l’export, une bataille cruciale afin d’assurer leur pérennité à travers une compétitivité enfin reconnue à l’échelle mondiale.

 

Patrons de remontada industrielle et de souveraineté nationale, tel est le cocktail gagnant d’une France qui reprend des couleurs. Merci à nos patrons patriotes !